Les associations réalisent un grand nombre de services d’intérêt général, tentant de rattraper les manquements de l’État dans nombre de domaines (social, écologie…) qui ne sont pas reconnus comme tels ni rémunérés comme tels. Face à la diminution voire disparition ces dernières années des subventions de fonctionnement remplacées par des appels à projets qui organisent une scandaleuse mise en concurrence du secteur associatif détruisant les logiques de solidarité et de collaboration, les associations pouvaient encore au moins prétendre, jusqu’en août, à une aide d’État que sont les contrats aidés.
Le Chat Perché de son côté permet à plus de 1100 adhérent-es d’accéder à un atelier équipé de tous les outils et pièces nécessaires à réparer leur propre vélo grâce à l’accompagnement d’une vingtaine de bénévole, sur en moyenne 15 heures d’ouverture par semaine, en échange d’une adhésion accessible au plus grand nombre de 15 euros par an. Permanence mixte, permanence dédiée aux femmes, permanence dédiée aux enfants: le Chat Perché s’échine à faciliter l’accès à la mécanique vélo pour différents publics en tenant compte de leurs besoins.C’est plusieurs milliers d’heures de bénévolat qui permettent de faire fonctionner cette association: accompagnement à l’auto-réparation, ateliers à l’extérieur dans des fêtes de quartier, administratif… Mais le Chat Perché fonctionne aussi grâce à ses deux salarié-es, dont l’une en contrat aidé jusqu’à récemment, *qui mettent en musique tous ces éléments, animent le réseau des bénévoles, travaillent au quotidien pour rendre l’atelier utilisable et pratique pour les adhérent-es, remettent en circulation plus d’un millier de vélos par année, et bien d’autres choses encore.
Né dans les squats il y a 10 ans, le Chat Perché survivra à cette nouvelle transformation mais devra certainement faire des changements importants dans son organisation. Mais combien d’autres structures plus fragiles, parce que naissantes, moins bien situées, ou ayant des charges plus élevées, etc., ne se relèveront pas de ce choix drastique et soudain du gouvernement ?
C’est en solidarité avec elles que nous choisissons de fermer l’atelier le mercredi 18 octobre et le vendredi 10 novembre, rejoignant ainsi l’appel de la Journée morte.
Un peu de lecture :
Article d’un blog Mediapart sur les ateliers vélos et les contrats aidés